En tant qu’entreprise à mission, Möbius s’engage pour la dépollution des villes à l’aide de mobilité durable. Mais nous luttons également contre l’impact de l’industrie du cycle en lui-même. Ce secteur a peu pris en compte la démarche environnementale jusque-là. Si se déplacer à vélo est une activité qui ne pollue presque pas, le bilan carbone n’est pas pour autant parfait sur tout le cycle de vie, comme nous allons le voir à travers cet article.
La production d’un vélo musculaire nécessite environ 100 kg de CO2, contre environ 150 kg pour un vélo électrique.
Le saviez-vous ? : fabriquer une voiture électrique de taille moyenne engendre plus de CO2 que 50 vélos, tandis que produire un SUV équivaut à la fabrication de 78 deux-roues.
Zoom sur l’impact de la production des vélos
La production d’un vélo et des matériaux qui le composent peuvent avoir une empreinte écologique élevée. Un vélo est produit toutes les 4 secondes à partir de matériaux vierges d’origine extractive et des procédés énergivores très polluants. Regardons de plus près les différents éléments du vélo et leur impact.
1. Le cadre
L’ajout de carbone aux cadres des vélos a permis aux différents modèles de s’alléger et d’être plus performants. Cependant ce matériau est issu du pétrole et est actuellement assez peu recyclable. Même si des solutions d’upcycling voient le jour, chaque seconde, ce sont 2 kg de fibre de carbone qui sont produits dans le monde. Il faut également prendre en considération qu’une tonne de fibre de carbone émet 40 tonnes de CO2 selon l’ADEME.
Autre matériau très utilisé dans la conception des cadres : l’aluminium. La production d'aluminium nécessite beaucoup d'énergie et produit des rejets toxiques. L'extraction de la bauxite, roche dont on extrait le plus d'aluminium, érode le sol et élimine toute la flore, et la faune environnante. Mais ce matériau possède un réel avantage : il est 100% recyclable à l’infini et sans aucune perte de ses qualités. Utiliser de l’aluminium recyclé permet d’économiser de 90 à 95% d’énergie. De plus, recycler 1 kg d’aluminium permet d’économiser 4 kg de bauxite. L’aluminium recyclé devient un matériau intéressant pour les fabricants de vélos et de plus en plus utilisé afin de réduire leur impact carbone. Aujourd’hui, près de 47% de l’aluminium consommé en France est issu du recyclage.
L’acier est également largement utilisé pour la confection de cadres de vélos d’entrée de gamme. Ce matériau, tout comme l’aluminium, est parfaitement recyclable. Aujourd’hui, 50% de l’acier produit en France provient d’acier recyclé. Cependant, ce matériau rend le cadre des vélos particulièrement lourds. Il n’est donc pas optimal en termes de performances.
Enfin, de plus en plus de cadres sont désormais réalisés en plastique ou plastique recyclé. Pour comprendre l’impact néfaste de ce matériau, nous avons rédigé un article détaillé juste ici.
2. Le cuir animal
Rarement identifié comme un matériau à part entière du vélo, le cuir est pourtant présent sur la selle et parfois les poignées des vélos. L’élevage bovin est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre. De plus, le tannage réalisé pour transformer la peau de bovin en cuir nécessite de nombreux produits chimiques et de grandes quantités d’eau. Il s’agit donc d’un matériau très polluant, sans compter l’éthique autour de ce sujet.
3. Les pneus
Les pneus de vélos peuvent être réalisés en caoutchouc synthétique (dérivé du pétrole) ou naturel (extrait de l’écorce d’hévéa). Le caoutchouc naturel peut être produit de manière responsable, on peut même parler d’une ressource renouvelable selon WWF. Il faut cependant veiller à le produire de façon durable pour éviter un phénomène de déforestation importante, comme on peut l’observer en Asie. Le caoutchouc synthétique, quant à lui, pollue énormément lors de sa production et de sa destruction.
4. La batterie des vélos électriques
Lorsque l’on parle de pollution des vélos, la batterie est immédiatement mise en cause. L’extraction du lithium qu’elle contient est responsable de l’utilisation de grandes quantités d’eau et de l’abaissement du niveau de la nappe phréatique. Cependant, 70% des batteries de vélo se recyclent aujourd’hui, ce qui diminue drastiquement la production de lithium primaire à destination de batteries des deux-roues. Et avec un poids compris entre 2.5 et 3kg, une batterie de vélo reste toujours bien loin des près de 25kg de batterie nécessaire pour une voiture thermique, qui a les mêmes nécessités de recyclage.
5. Moteur et petit électronique
Un vélo électrique émet 1,5 fois plus de CO2 qu’un vélo musculaire en raison de sa batterie, son moteur et son équipement électronique. La principale raison de l’impact de ces éléments réside dans l’extraction des matériaux qui les composent. L’industrie minière est à l’origine de 4 à 7% des émissions de gaz à effet de serre. Elle se sert de procédés très énergivores et est responsable de la destruction de la biodiversité avoisinante. Ce secteur est à la source du plus de conflits socio-environnementaux notamment dû à des tensions avec la population environnante.
L’acheminement du vélo
Aujourd’hui, aucune marque de vélos qui produit à grande échelle ne le fait en France. La grande majorité des cadres et de la partie électronique est réalisée en Asie. Il est donc nécessaire de prendre en compte l’acheminement des différentes pièces du vélo dans le calcul de son empreinte carbone. D’autres éléments de qualité peuvent être sourcés en Europe, mais à un prix plus important, ce qui ne correspond pas à la démarche de toutes les marques puisque cela réduit considérablement les marges de celles-ci.
L’utilisation du vélo
A l’usage, le vélo émet entre 500 et 700 fois moins de polluants qu’un véhicule thermique. Par exemple, un vélo électrique ne rejette que 20 grammes de CO2 pour 100 km. Pour avoir le bilan carbone le plus faible possible, il est important d’entretenir son vélo afin de le faire durer. Nous vous conseillons de choisir un vélo qui a un indice de réparabilité élevé et composé de pièces faciles à changer et à recycler.
Et que devient le vélo en fin de vie ?
Chaque année, ce sont 15 millions de vélos qui sont jetés dans le monde. On les retrouve dans des cimetières à vélos en Asie ou plus proche de chez nous, dans la Seine par exemple. A l’exception des batteries, il n’y a pas d’obligation de recyclage pour les fabricants. Ainsi, une grande partie des matériaux qui pourraient être recyclés ne le sont pas. La règlementation n’étant pas suffisante, c’est aux entreprises du secteur du cycle de s’engager pour favoriser le recyclage de leurs vélos et réduire la pollution. Les émissions de gaz à effet de serre se répartissent sur l’ensemble du cycle de vie du vélo, de sa conception à sa fin de vie.
L’enjeu est important puisque ce sont 2 à 3 millions de vélos neufs vendus en France chaque année dont une part croissante de VAE (650 000 en 2021) Afin de réduire l’utilisation de matériaux polluants et de favoriser la réparabilité et le recyclage du vélo, il est primordial de se concentrer sur de l’éco-conception : créer des vélos plus minimalistes, sans pièces superflues et avec des éléments de très bonne qualité.
Les actions de Möbius Bike
L’équipe de Möbius Bike s’est penchée dès le début sur l’éco-conception et l’empreinte carbone de nos vélos. Nous avons opté pour un design minimaliste et avons sélectionné des matériaux durables et recyclables (bambou, cuir végétal de raisin, aluminium recyclé, pneus fabriqués à partir de matières premières renouvelables et recyclées). De plus, nous avons réduit au maximum l’utilisation de matériaux non durables tels que le plastique, même recyclé et la fibre de carbone.
Nous sourçons ce que nous pouvons en Europe et concevons et assemblons en France depuis notre création, afin de réduire les trajets du produit fini entre l’usine et votre domicile. Quant aux pièces fabriquées en Asie (cadre, électronique), nous travaillons en partenariat avec une usine faisant appel à de la main d’œuvre de qualité et justement rémunérée.
Nous réalisons un travail important de veille afin de découvrir de nouveaux matériaux durables et de relocaliser au plus proche de notre usine d’assemblage dès que possible. Les vélos Möbius sont conçus pour être les plus réparables et durables possibles. Et en fin de vie, nous nous engageons à les recycler à nos frais !
Sources :
https://bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?aluminium.htm https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/lindustrie-du-cuir/ https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/05/27/la-difficile-mesure-de-l-empreinte-carbone-d-un-velo_6127818_3234.html https://www-liberation-fr.cdn.ampproject.org/c/s/www.liberation.fr/environnement/entre-le-velo-et-la-voiture-une-difference-stratospherique-demissions-de-co2-20211008_WAZ5WETJ7RGFVPLAKGNTCGCNXQ/?outputType=amp
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